Ce devait être une réunion d’information à l’attention des Parents d’élèves de l’élémentaire Malraux, cela s’est transformé en une cacophonie provoquée par l’exaspération des parents face aux propos tenus par les quatre élus présents.
Le maire et ses adjoints étaient « venus se faire applaudir », comme l’a indiqué un des participants, ils se sont fait huer !
Leur attitude de défiance, leur auto-satisfaction, leur manque d’humilité, la multiplication de leurs propos maladroits et, pour certains, dédaigneux à l’encontre des parents d’élèves, leurs attaques multiples (manifestement de mauvaise foi) vis à vis de leurs prédécesseurs et les digressions verbales sans lien avec le sujet (l’épisode du tri sélectif – 33’36) ont inexorablement rendu l’ambiance électrique. Certains élus ne cachaient d’ailleurs pas leur gêne et leur exaspération à la sortie de la salle…
10 jours après la délocalisation de l’école élémentaire Malraux (voir nos articles précédents ici et ici), le maire avait organisé une réunion, hier soir, qui était sensée apaiser les interrogations et les craintes des parents de cette école suite au déficit d’information de la mairie (un seul communiqué – le mercredi 4 janvier et une interview sur France 3 du maire dans laquelle ce dernier a tenté de créer une polémique politicienne en tentant de faire oublier qu’il avait été élu il y a près de 3 ans…). Autant dire que le maire avait un déficit à rattraper. Et pourtant…
Etaient donc présents: le maire Georges Ferrero, la première adjointe au maire à la sécurité, Sybille Rey, l’adjointe aux affaires scolaires Laurence Bousahla, l’adjoint au maire en charge des travaux Patrick Espinet et la Directrice de Cabinet du maire (et également sa propre femme – voir ici), Patricia Ferrero face à environ 150 parents.
On notera qu’étonnamment, seuls les parents des élèves de l’élémentaire Malraux pouvaient accéder à cette réunion. En effet, un double check-point avait été mis en place: deux policiers municipaux / ASVP contrôlaient tout d’abord l’accès à la grille du jardin de la salle Mistral en vérifiant sur une liste le nom de l’enfant et sa classe et un deuxième contrôle avec émargement était également organisé à l’entrée de la salle. Ambiance…
En matière d’apaisement (après 10 jours d’absence de communication) cela commençait mal et plusieurs parents s’étonnant de cette tentative de cloisonnement ont décidé d’enregistrer les débats.
Vous pourrez donc entendre ci-dessous l’enregistrement sonore complet de cette soirée.
Si les 30 premières minutes de cette réunion se sont déroulées dans le calme, les 30 suivantes ont été particulièrement agitées compte tenu de l’attitude du maire, de l’adjoint aux travaux et de l’adjointe aux affaires scolaires.
Un des participants résumera d’ailleurs le ressenti de chacun en s’adressant particulièrement à Laurence Boushala et à Georges Ferrero: « vous voyez, ce que vous faites, cela contribue à la mauvaise atmosphère » (40’30).
La première partie de cette réunion (écoutez ci-dessous durée 25 mn) a donc été consacrée aux exposés des différents intervenants. La deuxième partie (à partir de 25’23) à une séance de questions / réponses entre les élus et les parents d’élèves qui a fini par dégénérer.
Autosatisfaction, voici comment on peut résumer la première partie de cette réunion. Chacun des élus s’est en effet attaché à expliquer à quel point il s’est investi, à quel point ses vacances de fin d’année ont été perturbées par cette affaire, à quel point il a bien agi, à quel point ils ont été efficaces. Le maire jamais en manque d’emphase ira jusqu’à pousser le trait en évoquant « madame la directrice de mon cabinet [sa femme] qui a fait un travail énorme pour faire à chacun de vous une lettre individuelle l’invitant à cette réunion »… Sic. (A l’heure du traitement de texte et du publipostage automatique, chacun appréciera l’énormité du travail…).
En ce qui concerne le déroulé des faits, rien de nouveau. Voir notre article précédent ici.
Le Maire indiquera qu’il « n’y a pas de risque pour les enfants » (26’09) face à l’amiante dans la colle des dalles, que la poussière d’amiante « est très minime » et Sybille Rey précisera « qu’ils avaient peut être trop anticipé » [la fermeture de l’école] (37’17) , mais qu’ils avaient souhaité appliquer le principe de précaution. Un détail: elle indiquera avoir pris la décision de fermeture avant de se reprendre pour associer le maire à cette décision…
Le résultat des analyses n’est toujours pas connu, mais face à l’insistance de la salle le maire finira par accepter de publier les résultats « en temps utiles » (25’53).
Les travaux de rénovation des sols seront réalisés cet été (30’00).
L’installation des classes modulaires « aux normes » (a cru bon de préciser lourdement le maire comme si cela n’était pas une évidence), sera faite en 2 fois: bien qu’il y ait eu huit classes de délocalisées, six classes modulaires ont été commandées. Trois seront livrées le vendredi 13 janvier et les trois suivantes le jeudi 19 janvier. Deux classes resteront donc à Gavot. Ces classes modulaires seront rendues opérationnelles pour le 23 janvier au matin avec raccordement EDF et connexion wifi.
A plusieurs reprises, Mme Gaudino, l’inspectrice de l’Education Nationale, a du intervenir en médiation entre les parents d’élèves et les élus en raison des explications confuses données par ces derniers notamment à propos de l’avancement de la date des vacances d’été souhaitée par le maire (27’19), et de l’utilisation de salles à l’école primaire.
La directrice de l’école Mme Bau, a également répondu aux attaques formulées par l’Adjointe aux affaires scolaires Laurence Boushala (dans son échange d’email avec l’association RPB – voir notre article ici) pour expliquer son refus d’utiliser une salle du Pôle Saint Exupéry (18’57).
Le maire a indiqué que la location des modulables coutera 60000€ en insistant lourdement sur le fait que cela impacte « son » budget de fonctionnement. Un parent lui a répondu que la pelouse du stade de Rugby avait couté en comparaison plus de 250000€ (32’27) et un autre parent, que le budget de la commune est financé par les impôts des Beaussétans et que ces derniers ont d’ailleurs bien augmenté (33’05).
La réponse du maire fut alors ahurissante: « heureusement que les impôts ont augmenté » a t-il précisé aux parents éberlués « sinon vos enfants vous seriez obligés de les envoyer à Saint-Cyr ou à Bandol« . Il enchaina avec des propos agressifs sur…. le tri sélectif (33’37) sans que personne ne comprenne ce que le tri sélectif venait faire dans cette histoire ! Ce hors sujet provoquera des ricanements des parents et enflammera la salle pour le reste des discussions…
La présidente de l’association de Représentants de Parents d’élèves RPB, Audrey Rio, tentera d’expliquer les nombreux échanges qu’elle a pu avoir avec l’Adjointe aux affaires scolaires durant ces 10 derniers jours (49’08).
La question posée sur les Dossiers Techniques Amiante par un parent d’élèves (34’41) mettra en lumière les contradictions et incohérences du maire et de ses adjoints sur cette question. Comment le maire pouvait-il affirmer qu’il se préparait à mettre à jour la DTA de l’élémentaire Malraux à sa date anniversaire en Décembre 2016 alors qu’il avait déclaré par ailleurs avoir découvert que ces DTA n’était pas à jour depuis plusieurs années. Comment pouvait-il donc connaitre la date anniversaire de mise à jour de cette DTA? A trop vouloir taper sur leurs prédécesseurs, ce sont les élus de l’actuelle majorité qui se prennent les pieds dans le tapis…
En ce qui concerne la cantine, l’adjointe aux affaires scolaires s’enorgueillira de ne pas avoir « pénalisé les parents sur la cantine. » Les parents ayant été invités à garder leurs enfants, il n’était donc que justice que ceux qui les avaient gardé à la maison n’aient pas en plus à payer la cantine durant ces jours d’absence. Pourtant cela ne semblait pas si évident pour ces élus !
Aux remarques des parents indiquant que 75 élèves de CP dans une classe n’était pas tenable et à une maman indiquant que son enfant n’entendait rien et avait du mal à se concentrer en raison du bruit, le maire répondra « mais mettez la devant » (43’55) et conseillera aux parents de « faire travailler leurs enfants chez eux le soir« … Tollé général parmi les parents. Une parent d’élève le ferra calmement remarquer au Maire en évoquant sa « maladresse »…
On pourrait également souligner les multiples attaques, mesquineries et mauvaises fois manifestes du maire ainsi que de l’Adjointe aux affaires scolaires vis à vis de leurs prédécesseurs (il n’y aurait pas eu de projet de Rythme Scolaire lorsqu’ils sont arrivés en 2014, pourtant une simple consultation de notre site démontre l’inverse (voir ici), il n’y aurait pas eu de travaux engagés dans les écoles – ce sont pourtant plus de 1,5 millions d’euros qui ont été investi lors de la mandature précédente –voir les articles que nous avons consacré dans la période 2008/2014 ici, etc, etc…).
Dans une cacophonie générale, la réunion sera interrompue après que le maire et les élus se fassent huer une nouvelle fois (58’02)…
A trop vouloir créer de polémiques à visée politique, à nier la réalité des soucis des parents, à tenter, sans lucidité, de faire oublier la déficience des travaux d’entretien dans cette école depuis leur élection il y a 3 ans, ils en ont perdu leur crédibilité. Les parents d’élèves leur ont rappelé la réalité…
Enregistrement sonore de la réunion sur la situation de l’élémentaire Malraux (durée 58’28)- 12 janvier 2017 (le son est parfois de mauvaise qualité en raison de la cacophonie à certains moments).
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