Si vous suivez comme nous l’actualité, il ne vous aura pas échappé que l’on reparle du projet de LGV PACA. Depuis plusieurs jours, les fuites et informations circulaient mais ce n’est que jeudi 27 juin 2013 que la commission Mobilité 21 a officiellement rendu son rapport au gouvernement. Pour ce qui concerne la LGV PACA, le projet est renvoyé à après 2030.
Il convient toutefois de rester vigilant (comme diraient certains de nos élus locaux), ce rapport ne fait pas office de décision officielle puisqu’il n’a qu’un caractère technique. Et on sait que les rapports enterrés en France, c’est pas ce qui manque… La décision sera donc politique et elle devrait être prise début Juillet 2013.
Toutefois, le rapport abandonne le tout TGV et les grands projets d’autoroutes auxquels la France s’était habituée (quatre lignes à grande vitesse sont actuellement en construction). Il met l’accent sur une priorité : l’entretien du réseau existant. Ce réseau (routes, rail et ports), jugé « de haute tenue » par la commission, se dégrade depuis plusieurs années. Le rapport propose de mettre 25 à 30 milliards d’euros sur la table d’ici à 2030, quoi qu’il arrive, pour assurer sa régénération.
Une philosophie, deux scenarii
Une fois cet entretien garanti, la commission esquisse deux scenarii. Le premier ne prévoit pas de financement nouveau pour l’Agence de financement des infrastructures de transports de France (AFITF) . Entre huit et 10 milliards d’euros seraient alors investis pour financer un nombre réduit de grands projets. Parmi eux, de nombreux chantiers « ingrats mais nécessaires », explique Philippe Duron. La commission recommande d’investir dans de grands noeuds ferroviaires », destinés à désengorger de nombreuses gares, comme celle de Lyon et celle de Saint-Lazare à Paris, la Part-Dieu à Lyon ou Saint-Charles à Marseille.
La route et le fluvial font également partie des priorités avec notamment un passage à deux fois deux voies de la route Centre Europe Atlantique entre la Saône-et-Loire et l’Allier, ou l’amélioration de la desserte entre certains grands ports et leur « hinterland », la zone alentour.
Un second scenario plus « ambitieux »
Le second scenario, « plus ambitieux », affecte entre 28 et 30 milliards d’euros aux grands projets à l’horizon 2030. Il implique un investissement supplémentaire de l’Etat dans le budget de l’AFITF, à hauteur de 400 millions d’euros par an.
D’autres grands projets supplémentaires pourraient alors être financés. La ligne à grande vitesse (LGV) Bordeaux-Toulouse serait lancée avant 2030. Les autres LGV sont renvoyées après 2030, sans être condamnées : la commission préconise une révision de ses priorités tous les cinq ans en fonction des marges budgétaires.
Ce que dit le rapport sur la LGV PACA
« La réalisation d’une ligne nouvelle entre Marseille, Toulon et Nice doit permettre de constituer un système ferroviaire performant pour la région PACA, en reliant ces trois principales métropoles (3ème, 10ème et 5ème agglomérations françaises). Elle facilitera les déplacements à l’intérieur de la région en haussant la qualité de l’offre de services ferroviaires.
Elle contribuera à ouvrir la région Provence – Alpes – Côte d’Azur sur les autres régions françaises, et à désenclaver l’est de la région en le reliant au réseau français à grande vitesse et plus généralement à l’arc méditerranéen Barcelone – Marseille – Gênes. D’un linéaire total de 200 km de ligne nouvelle entre Marseille et Nice, et de 30 km entre Nice et la frontière italienne, le projet intègre le traitement des nœuds ferroviaires marseillais et niçois, dont la situation entrave d’ores et déjà le bon fonctionnement de nombreux services ferroviaires quotidiens et nationaux.
Au regard des éléments qu’elle a eus à disposition, la commission a constaté une évolution du projet dit de la LGV PACA vers un projet dit de ligne nouvelle, qui peut être séquencé.
Elle identifie deux niveaux de priorités, dont le premier porte sur le traitement des nœuds marseillais et niçois. Ces deux derniers n’ont toutefois pas la même portée pour le fonctionnement du réseau ferré national. Le nœud marseillais est l’un des trois grands secteurs ferroviaires dont les contraintes pèsent sur la bonne structuration des circulations de niveau national. La restructuration de son faisceau d’accès est une priorité au même titre que celle du nœud lyonnais. Le secteur niçois subit aussi de fortes contraintes qui pénalisent les services ferroviaires, mais sans peser autant sur la capacité du réseau national.
Au sein de la commission des avis divergents se sont exprimés sur l’urgence du traitement du nœud niçois. Certains commissaires ont considéré qu’au regard des dysfonctionnements que subissent au quotidien les voyageurs, il importait que le nœud niçois soit traité dans les mêmes priorités que le nœud marseillais.
Après en avoir longuement débattu, la commission estime majoritairement qu’il convient de distinguer le traitement des nœuds selon les scénarios financiers envisagés et leur niveau d’influence nationale. Dans le cadre du scénario n°1, la commission classe la résorption du nœud marseillais dans les premières priorités et celle du nœud niçois dans les secondes priorités avec le reste du projet. Dans le scénario n°2, elle classe les deux nœuds de Marseille et Nice en premières priorités, le reste du projet devant intervenir postérieurement »
Le rapport complet de la commission Mobilité 21: ici.
Source: France3 Côte d’Azur
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