Ferdinand Bernhard, le maire de Sanary-sur-Mer et Président de la Communauté d’Agglomération Sud Sainte Baume, est jugé par le tribunal correctionnel de Marseille de lundi 8 au mercredi 10 juin 2020, pour six délits : favoritisme, détournement de fonds publics, prise illégale d’intérêt.
« Amalgame entre moyens publics et fins privées », principes des marchés publics « foulés aux pieds », promotion indue de sa maîtresse : Ferdinand Bernhard, maire (DVD) de Sanary-sur-Mer, dans le Var, depuis 1989, est jugé à partir de lundi à Marseille pour une série d’infractions économiques et financières.
Ce chirurgien-dentiste de 68 ans, dont la défense réclamera la relaxe face à des « accusations calomnieuses », a été réélu dès le 15 mars pour un sixième mandat, avec plus de 68 % des voix.
Alerte de la chambre régionale des comptes
Ce dossier avait été initié par la plainte d’un opposant politique en 2010, puis par une alerte au parquet de la chambre régionale des comptes en 2011 après une enquête sur la gestion de cette commune balnéaire de 17.000 habitants.
Dans son ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel de Marseille de novembre 2018, le juge d’instruction a retenu cinq éléments pouvant être qualifiés de prise illégale d’intérêt, détournement de fonds publics et favoritisme.
Promotion de sa maîtresse
L’élu devra ainsi s’expliquer sur la trajectoire professionnelle de sa maîtresse, promue du poste de contrôleuse de gestion, à un peu plus de 2.000 €, à celui de directrice générale des services, deux ans plus tard, avec une rémunération doublée.
La maîtresse de l’élu, qui comparaît pour recel de détournement de fonds publics et recel de prise illégale d’intérêt, avait d’abord convenu auprès des gendarmes que sa progression de carrière était liée à sa relation intime avec le maire, avant d’estimer que sa promotion était uniquement due à ses compétences. Le maire de Sanary est également poursuivi pour l’usage à des fins personnelles d’un véhicule municipal, d’une carte de péage et d’une carte d’essence.
Suspicions sur le permis de construire de la villa du maire
Le tribunal aura également à étudier l’implication des services municipaux dans l’examen de la demande de permis de construire de la villa du maire, avec selon le juge d’instruction « une succession d’amalgames entre des intérêts et/ou des moyens publics et des fins privées ».
Ferdinand Bernhard aura enfin à s’expliquer sur des entorses aux règles des marchés publics concernant la rédaction du bulletin municipal et un poste de chef de cabinet. Ce dernier, ex-conciliateur de justice, est jugé pour recel de favoritisme.
Me Julien Pinelli, défenseur de Ferdinand Bernhard, souligne que, en dépit de ces ennuis judiciaires, c’est la première fois que le maire a été élu dès le premier tour : « L’attachement que lui portent ses concitoyens depuis 1989 repose notamment sur une gestion équilibrée et performante des comptes publics. »
Source: https://www.20minutes.fr/