… ou « Quand une bataille de tuyaux se transforme en guerre de tranchées ».
« Ma commune prise en otage entre un abus de prérogatives intercommunales et un État impuissant à faire appliquer ses lois. »
C’est par cette phrase à la gravité marquée, que débutent les dénonciations du Maire du Beausset, Jean-Claude Richard, dans l’épineux dossier des logements sociaux.
« Légalement obligé, Techniquement validé, Administrativement empêché ! »
Dans un dossier de plus de 13 pages destiné à la presse régionale mais également nationale (et disponible sur le site web de la commune), on reconnait l’art de la formule choc du premier magistrat de la commune du Beausset et l’habituelle (et parfois pesante) gravité de ses propos.
On apprend ainsi que les projets de création de logements sociaux présentés par la municipalité ces derniers mois avec force détails (voir notre article sur ce sujet ici) sont bloqués par « un système légitimant l’abus de prérogatives autocratiques ». C’est la première gifle, d’autres vont suivre…
Avec une volonté claire de démonstration, l’affaire et les blocages rencontrés dans le projet de création des logements sociaux y sont détaillés et la chronologie des événements présentée. Les coups pleuvent et les coupables sont désignés.
Ainsi, selon le maire du Beausset, l’aboutissement de cette réalisation est « bloquée à la suite d’une décision arbitraire et injustifiée prise par Monsieur Gabriel Tambon, Président du Syndicat intercommunal d’assainissement, par ailleurs Maire du Castellet, au nom d’un conseil d’administration, dont la représentativité manque objectivement d’équité (…) et soutenu passivement par son Vice-Président » [Mr Jourdan et par ailleurs Maire de la Cadière -NDLR].
On connaissait la difficile relation entretenue entre le maire du Beausset et ses homologues du Castellet et de La Cadière depuis l’élection de 2008, quand Jean-Claude Richard dénonçait à qui voulait l’entendre une « gérontocratie » au sein de la Communauté de Communes Sud Sainte Baume. Mais on ne se doutait pas que ce dossier des logements sociaux et leur assainissement collectif puisse, à ce point, servir de ring pour des représentants du peuple élus pour servir l’intérêt général. Naïveté sûrement…
Alors que la situation semble particulièrement bloquée et que les recours et autres pressions administratives et politiques ne semblent d’aucun effet, on peut se demander si le tollé médiatique que cette affaire devrait susciter sera suffisant pour faire plier Gabriel Tambon, élu local depuis les années 1970 et régulièrement dénoncé pour son autocratie.
A l’échelle d’une Communauté, d’un Syndicat intercommunal ou encore moins d’une Commune, il ne suffit pas à un élu d’affirmer son autorité héritée des urnes pour être le seul infaillible et légitime décisionnaire. La démocratie interne entre élus, la raison, l’écoute et l’humilité, dans cette affaire comme dans d’autres, ne peuvent pas servir que de décorum…
« S’incliner devant la raison des sots, c’est l’héroïsme des gens d’esprit »… Edmond Rostand
Le dossier de presse: ici
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