Nous l’attendions depuis des semaines, ce reportage du magazine Envoyé Spécial de France 2! Il avait été annoncé par la mairie du Beausset mi-avril dernier en toute transparence (voir notre article ici), et bien nous n’avons pas été déçus!
Comment ne pas être choqué par les images diffusées ? Nous apprenons que des centaines de mètres cube de terres souillées sont déversées chaque jour sur des terrains privés classés « Espaces Naturels » du Beausset. Près de 400 tonnes par jour!
Selon le reportage, cette situation date de 10 à 15 ans, et ce sont des vallons entiers qui ont été comblés par des gravats des chantiers BTP de Marseille et de Toulon. Comble de l’incroyable, pour certains de ces chantiers c’est l’État lui-même qui est le Maître d’œuvre et le Maitre d’ouvrage !
Alors comment imaginer que la situation perdure?
Cette situation avait déjà été dénoncée dans un article de Var Matin de février 2008 (voir ici). Nous savons depuis que les protagonistes avaient été condamnés en justice pour des faits similaires. De plus quelques jours après le tournage du reportage au Beausset par l’équipe des journalistes de France2, la question de ces décharges illégales avait été abordée en Conseil Municipal par le Maire du Beausset, Jean-Claude Richard.
Le 7 mars denier, le maire dénonçait, en effet, l’action de son ex-premier adjoint délégué à l’urbanisme, Claude Alimi, dans cette affaire. C’est le maire qui lui parle : « dans le cadre d’une enquête journalistique il est apparu que sans que vous en informiez le conseil municipal et alors que vous étiez encore délégué à l’urbanisme, vous avez pris le 29 septembre 2008 la décision de permettre le remblaiement avec dépôt de matériaux, d’un vallon sur le territoire de la commune dans un domaine privé de 2 hectares, au profit d’une société dont vous connaissiez personnellement les propriétaires qui faisaient déjà, et vous ne pouviez pas l’ignorer dans le cadre de vos fonctions, au même moment et sur la même propriété, l’objet de poursuites judiciaires pour des infractions pénales aux règles de l’urbanisme et qui verra leur condamnation prononcée pour usage illicite de l’espace concerné à des fins de décharge non autorisée. Heureusement peu de mois après, votre remplaçant [ Jean Vadon, NDLR] saura, lui, en empêcher l’extension. Cette décision relève soit d’une incompétence préoccupante soit de connivence avec les prévenus. Je vous laisse avec votre conscience. La séance est levée. » voir le compte rendu du Conseil Municipal du 07/03/2011 sur le site de la mairie ici.
Les questions majeures qui se poseront dès lors que ces faits, portés sur la place publique, auront perdu de leur trop plein légitime de charges émotionnelles sont simples:
- Comment arrêter ça?
- Comment mettre fin à la destruction de notre patrimoine environnemental ?
- Comment rétablir l’image salie de notre commune ?
- Enfin, dernières questions: où étaient ces chevaliers blancs, « pourfendeurs des malhonnêtes » dont « le devoir étaient de dénoncer » (voir notre article ici) et qui semblent aujourd’hui étonnamment muets? Quel rôle exact a joué l’un d’entre eux, Claude Alimi, dans l’exercice de ses fonctions (à l’époque 1er adjoint délégué à l’urbanisme) ?
Pour voir le reportage c’est ici
Rappelons que le Docteur Claude Alimi ne fait plus partie du groupe de la majorité municipale, et qu’il siège dorénavant en tant que Conseiller municipal sans délégation comme « indépendant » (voir nos articles sur son éviction ici)
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