La secousse politique de l’affaire Gabriel Tambon (dont le tribunal correctionnel a ordonné avec exécution provisoire qu’il n’exerce plus ses fonctions de maire, voir nos articles ici et ici, l’intéressé se réfugiant derrière la présomption d’innocence pour ne pas appliquer la décision de justice) n’en finit plus de faire des répliques et suscite notamment beaucoup d’inquiétudes sur l’exercice démocratique du pouvoir au sein de la Communauté de Communes Sud Sainte Baume.
Retour sur les derniers faits:
Lors de la séance communautaire du 21 juillet 2014, Madame Cécilia Papadacci, élue communautaire et également Conseillère municipale (de l’opposition) de Sanary avait pris la parole pour exprimer, très justement, ses réserves quant à la présence de Gabriel Tambon sur la liste à élire des membres de la Commission services publics alors que ce dernier a été condamné par le tribunal correctionnel de TOULON et ce avec exécution provisoire de la décision…
Son intervention, qui a été filmée, avait été faite dans le plus grand calme et avec beaucoup de mesure. Pourtant, le Président de la CCSSB, Ferdinand Bernhard, également maire de Sanary, l’avait très sévèrement recadrée en l’invitant notamment à se taire. Cette brutalité verbale avait suscité l’émoi dans toute la CCSSB et avait conduit des citoyens bandolais a demander le vote en Conseil Municipal de Bandol d’une motion « relative au droit d’expression et aux droits de l’opposition au sein du Conseil de Sud Sainte Baume » (voir notre article ici). Cette motion n’a finalement pas été voté par le Conseil Municipal de Bandol en raison notamment de l’opposition du groupe de la Première Adjointe Laetitia Quilici (qui a annoncé il y a plusieurs semaines qu’elle formerait un binôme avec Ferdinand Bernhard aux prochaines élections cantonales…)
Le deuxième acte est intervenu hier par la publication d’un communiqué de presse par Ferdinand Bernhard. La lecture de ce communiqué (qui a été publié dans son intégralité par notre confrère bandol-blog.com – voir ici) laisse sans voix la plupart des observateurs.
En effet, le Président de la CCSSB tente de retourner la situation en sa faveur en se faisant passer pour une victime et n’hésite pas à qualifier l’intervention de Madame Papadacci d’ « agression gratuite, insultante et machiavélique » et indique que « devant la gravité des propos tenus par l’opposante, [il a ] demandé à l’avocat de Sud Sainte Baume de la poursuivre auprès des tribunaux »! Rien de moins. Rappelons, comme l’ont fait sur notre blog Gérard Demory, spécialiste reconnu en droit pénal, et Cécilia Papadacci, que le contexte juridique de l’intervention de Mme Papadacci est particulièrement fondé (voir leurs commentaires ici).
Dans le même communiqué, Ferdinand Bernhard, s’en prend avec la même virulence à Jean-Paul Joseph, le maire de Bandol, a qui il reproche tout d’abord la contestation de sa « candidature unique à la Présidence de Sud Sainte Baume » et la mise « à l’ordre du jour du Conseil Municipal [de Bandol d’]une motion qui va à l’encontre de [sa] démarche de Président en faveur d’un de ses collègues Maires.
Incroyable situation où le Président d’un établissement public de coopération intercommunale fait la démonstration d’une tentative flagrante de museler l’expression des élus qui siègent et s’ingère d’une incroyable façon dans les affaires d’une commune membre de l’EPCI. Vous noterez également au passage la facilité avec laquelle l’argent de nos impôts est utilisé scandaleusement à des fins purement politiciennes…
Alors que les mandatures du précédent Président de la CCSSB étaient qualifiées unanimement d’autocratiques, celle du nouveau démarre pour le moins sur les chapeaux de roue… En 4 mois de mandat, la liberté d’expression et d’opinion à la CCSSB est aujourd’hui conditionnée aux humeurs de son Président et à ses menaces de poursuites judiciaires…
Quand on connaît les enjeux à venir au sein de cette EPCI, l’inquiétude règne sur la capacité des représentants des communes à avoir la capacité de défendre les intérêts de leurs communes, Le Beausset y compris…
Conséquence indirecte de l’affaire Tambon / Bernhard, le maire de Bandol, Jean-Paul Joseph, a retiré hier le 6 août la délégation de signature générale et permanente qu’il avait donné à sa première adjointe Latetitia Quilici (également Vice Présidente de la CCSSB) alors que les tensions sont récurrentes depuis plusieurs semaines (çà vous rappelle l’affaire Alimi de 2008 au Beausset? – voir ici) – Lisez les derniers articles sur ces points de nos confrères Bandol Web et Bandol Blog…
COMMENTAIRES sur “CCSSB: la démocratie en danger?”